jeudi 30 avril 2009

Interview vidéo avec Noriyuki Asakura

Vous avez peut-être déjà lu l'interview avec Noriyuki Asakura publiée il y a quelques semaines. Si vous désirez voir l'homme répondre en personne aux questions, c'est possible, grâce à cette vidéo qui reprend l'interview, avec quelques petites informations inédites en guise de bonus. Et, bien sûr, un accompagnement musical permettant de cerner la fameuse "musique progressive asiatique" théorisée par le musicien.

lundi 13 avril 2009

Neurovision, par Mitsuto Suzuki

Mise à jour : Neurovision est à nouveau disponible sur le store français d'iTunes ! Cliquez ici pour le télécharger (7,92 euros). Et n'oubliez pas que vous pouvez aussi retrouver In My Own Backyard en cliquant ici.

Ce Mitsuto Suzuki est un sacré numéro. Un ancien de Konami arrivé chez Square Enix en 2006, il n'est officiellement "que" programmeur du synthétiseur, en charge notamment de Project Sylpheed, Sigma Harmonics et, en ce moment-même, Final Fantasy XIII. Mais il fait depuis lors son petit bonhomme de chemin, contribuant d'abord généreusement aux trois Square Enix Music Official Bootleg avant de lâcher une bombe en novembre 2007 : In My Own Backyard, un album solo distribué via iTunes par Square Enix. Certes, cette bombe était finement préparée par les official bootlegs, mais le style unique du musicien a littéralement éclaté au grand jour. Je me souviens encore d'avoir perdu ma mâchoire devant "Sound of Dream", merveilleuse chanson planante dont le nom tient définitivement sa promesse.


Le revoilà en ce début d'année 2009 avec un deuxième album solo qui se place dans la continuité directe du premier. Neurovision est lui aussi publié sur iTunes par la société qui l'emploie. Dix nouvelles pistes inédites qui explorent plus profondément encore les inspirations électroniques de cet étonnant faiseur d'ambiance. Tout n'est peut-être pas de très bon goût, encore que cela dépende largement des préférences de chacun, mais il y a des moments magiques qui valent sans conteste le déplacement. Dans les morceaux chantés, l'influence Daft Punk est plus que jamais omniprésente : voix robotiques qui se répondent indéfiniment les mêmes mythologies spatiales (piste 9, "Recall"), chant monochorde ni vraiment masculin, ni vraiment féminin (piste 1, "Neuro vision") ou chœurs aussi diffus que pénétrants (piste 7, l'excellente "Something"), il serait difficile de ne pas remonter jusqu'au groupe français.

C'est cependant la partie instrumentale de Neurovision qui est la plus magique. La recette est pourtant bien similaire : Suzuki est un adepte de la musique électronique douce et planante, toujours voilée par une sorte de flou rêveur auquel il est difficile de résister. "Spring coat" et "Seasons of Change" sont de loin les meilleurs morceaux. Le premier est un long crescendo aquatique, tandis que le second s'offre un rythme plus vif et un final façon voix automatique à l'imaginaire futuriste si peu attendu (on dirait même la logorrhée new age de la station de radio "The Journey" de GTAIV). A noter que "Seasons of Change" forme un enchaînement frappant avec "Something", que j'ai déjà qualifiée d'excellente mais qui mériterait bien plus de superlatifs pour illustrer la beauté cotonneuse et subtilement rétro de ses passages les plus intenses.

Mitsuto Suzuki

"Neuro vision", "Dream real" et, surtout, "Realize" se lancent dans un style beaucoup plus orienté techno que musique électronique, ce qui les rend malheureusement assez superficielles. Non, le musicien ne réussit pas à nous marquer autant qu'avec ses ambiances tantôt glacées, tantôt aériennes. La reprise de "Clear" d'In My Own Backyard figure très bien ce style enchanteur. Et si... et si Mitsuto Suzuki composait un jour dans ce style pour un jeu vidéo ? Tout laisse à penser que ce serait le jeu qui serait porté par la musique, et non l'inverse. Il a déjà donné à Dissidia une reprise cristalline toute justifiée du fameux "Prelude" de Nobuo Uematsu. Bon, un Final Fantasy, ce n'est peut-être pas le meilleur choix pour ce style. Eh bien, nous verrons quel développeur de Square Enix sera le premier prêt à faire ce pari.

vendredi 10 avril 2009

Interview Kenji Ito et Masahiro Sakurai

Le 21 février 2009 s'est déroulé, à la salle Uchisaiwaicho Hall de Chiyoda, Tokyo, un événement en honneur de la musique de Kenji Ito : "gentle echo meeting". Le spectacle, organisé par le studio Harmonics International, consistait en un petit concert suivi d'une discussion. Un groupe formé de cinq musiciens (dont Kenji Ito au piano et à la guitare) a interprété cinq pistes issues du répertoire du compositeur, et notamment de sa contribution au monde du RPG japonais.

Entre les pistes, Kenji Ito a pris le temps de discuter avec Masahiro Sakurai, le réalisateur de la fameuse série Smash Bros. de Nintendo. Sakurai est une figure très connue au Japon, notamment suite à sa participation à la série de concerts Press Start: Symphony of Games. Dans cette interview, Kenji Ito et Masahiro Sakurai sont rejoints par Koji Suga, de Harmonics International, pour discuter de l'organisation de cet événement.

L'interview, conduite à l'origine en anglais par GameSetWatch, est disponible en français sur Squaremusic, en japonais sur Game Design Current et en italien sur Gamesource.it.

samedi 4 avril 2009

Critique éclair : Star Ocean 4 OST

Star Ocean -The Last Hope- Original Soundtrack
Musique composée et produite par Motoi Sakuraba. Cliquez ici pour plus d'informations.

C'est étrange, mais j'ai eu de l'espoir jusqu'au bout. Comme si Infinite Undiscovery m'avait ensorcelé. La chute a été d'autant plus difficile. Pourtant, c'était à prévoir : accablé par le travail, Sakuraba n'a vraiment plus le temps de se réinventer, ni même de réfléchir. La bande originale de Star Ocean 4 se noie dans son propre style, qui n'est désormais rien de plus qu'une auto-parodie involontaire du compositeur. Ces pistes orchestrales bourrées de cuivres pénibles, ces bouillies spectaculaires en apparence mais d'un vide cosmique, ces morceaux sans aucune mélodie captivante ; tous sont d'un terrible ennui et n'ont pas même un semblant de saveur. Il n'y a même pas une "grande" piste pour porter le reste. Seul le penchant progressif de Sakuraba parvient à le sauver : entre les horreurs se niche une petite collection de déchaînements à la sauce rock progressif tout à fait magnifique. Depuis "Blood on the Keys", premier bijou, jusqu'à l'apothéose "Brilliant Rose", en passant par des merveilles semble-t-il sorties d'une époque où Sakuraba était génial ("Night of the Chase" ! "Don't Be a Hero" !), il y a tout juste de quoi avoir un brin d'espoir. Non, non, je n'ai rien dit. L'espoir, je l'ai déjà eu. C'est fini désormais. Et tri-Ace qui se prépare à annoncer un nouveau RPG. Nous n'avons pas fini de regretter Motoi Sakuraba, avec un grand M et un grand S.

Appréciation : très faible