Référence : near death experience
La musique de jeu vidéo a ses références. Des albums qui cristallisent à merveille le génie dont peuvent faire preuve les compositeurs quand ils déployent tout leur talent et leur inspiration. Je vous propose donc une petite série d'articles revenant sur certaines de ces références, histoire de les faire entrer dans la postérité de la petite histoire de la VGM. Commençons par le merveilleux album arrangé qui unit tout ce qui fait la force d'une série de RPG assez populaire, Shadow Hearts.
Expérience de mort imminente
Dès le premier épisode de la série Shadow Hearts (qui en compte 3), le compositeur Yoshitaka Hirota a affirmé un style très singulier et étonnant compte tenu de sa franche rupture avec les traditions orchestrales du genre RPG. Et il n'a guère eu besoin de la tutelle du célèbre Yasunori Mitsuda pour s'imposer. Les deux épisodes qui ont suivi n'ont fait qu'aider Hirota à affiner son approche musicale. L'album arrangé near death experience est sorti en 2005, en même temps que la bande originale du troisième opus (From the New World). On peut le considérer sans hésiter comme le meilleur condensé possible de ce qui fait la force de la saga : le style fantastique de Hirota, couplé à des interventions toujours très justes des autres musiciens qui y ont participé.
Les 11 pistes de n.d.e. sont toutes formidables. La seule qui est un peu faible en comparaison est la 9ème, "Grey Memories - Floating edit" (une composition de Shadow Hearts II, signée Kenji Itô), un peu hésitante malgré des passages flottants fidèles à l'esprit du jeu. Mais oublions ce petit point faible. Itô propose bien mieux en piste 4 avec "Never Ending Sadness - Pain edit", un morceau à la tristesse déchirante, emporté par la lente complainte ininterrompue du violon. La gravité qui en découle est presque bouleversante.
Tomoko Imoto, "Asian Parfait - Jasmine"
A côté de cette intervention glaciale, les arrangements de Tomoko Imoto sont bien plus chaleureux : "The Wheel Of Fortune - Fortuna", reprise de sa propre piste écrite pour le 3ème épisode, laisse la part belle à l'un des "instruments" les plus frappants de la série, à savoir les voix. Celle d'Akiko Shikata, en l'occurrence, enregistrée en plusieurs exemplaires pour former un chœur magnifique, ponctué d'une orchestration touchant à l'héroïque. La douceur de la mélodie en fait une pause agréable. L'autre reprise arrangée par Imoto, "Asian Parfait - Jasmine", reprend une composition enjouée de Hirota. Oubliant rapidement les cordes synthétiques un peu poussives qui ouvrent la piste, Imoto se lance dans une ballade à l'ocarina vraiment apaisante. Le thème de la nature, qui se glisse rarement dans les déchaînements industriels de Hirota, ajoute une touche rafraîchissante au disque.
L'échappée belle
n.d.e. commence avec la musique qui lui a donné son nom : "near death experience - Muddy Water edit". Composée et arrangée par Hirota, elle transforme le thème de combat du premier Shadow Hearts en une discrète chanson. Non pas que la musique est discrète, mais plutôt que la voix délicieuse de Kyôko Kishikawa ne triomphe pas des instruments. Dans une chanson normale, ce serait l'interprète qui ferait tout le spectacle. Là, non. La voix se mêle à merveille au reste, créant une piste rock plus ou moins douce, dans laquelle les guitares et la force du rythme reconstituent une ambiance pénétrante, assez éloignée des inspirations plus mystiques du thème d'origine.
Yasunori Mitsuda, "Astaroth - 8-minute note mix"
La deuxième piste, "Astaroth - 8-minute note mix", se place directement dans la continuité de la première, sauf que cette fois-ci, c'est Yasunori Mitsuda qui est aux commandes. Il se lance avec une ambiance plus paisible, toujours animée par de la guitare acoustique, ou plutôt du bouzouki, que Mitsuda en personne joue. Encore une fois, les voix ont un rôle prépondérant : le choeur féminin de Kyôko Kishikawa, à nouveau fabuleux, et une voix masculine indéterminée (sans doute issue d'une banque de son) offrant une inspiration orientale surprenante. Cette voix éclate lors du final, un passage envolé comme Mitsuda aime en donner. En conclusion, ce duo de tête est une vraie merveille.
Ambiance
Le mot décrit parfaitement la tonalité du plus grand nombre de pistes. Ici, c'est surtout Yoshitaka Hirota qui s'illustre dans ce qu'il sait faire de mieux : des pistes à l'intensité captivante. Mais Mitsuda a quand même son mot à dire, avec "Twilight Street - Ambient Remix", superbe reprise de SH2 qui porte d'ailleurs le mot magique dans son titre. Et en effet, remplaçant la guitare de la piste originale par du piano pour l'accompagnement, il se place dans une atmosphère plus douce, un brin mélancolique au départ, un peu plus enjouée par la suite lorsqu'il lui offre un rythme et des instruments plus chauds. Malgré l'arrangement, "Twilight Street" ne perd en aucun cas l'imagerie décrite dans son nom.
Yasunori Mitsuda, "Twilight Street - Ambient Remix"
Mais revenons à Hirota, qui est tout de même la star du CD. L'ambiance, il connaît. Et non seulement il connaît, mais il maîtrise aussi. Chose évidente lors de l'écoute de la dernière piste, "Sphere -qu- - Sacred Shrine edit", qui s'orne de bruitages naturels tels que le gazouilli des oiseaux ou le souffle de la brise. Ils sont rapidement rattrapés par de riches percussions, qu'elles soient sourdes ou métalliques, et un violon électrique qui, malgré son origine, s'accorde parfaitement de cette ambiance forestière. C'est peut-être le cri lointain d'un animal mythique, qui sait...
Le contraste est saisissant avec "Deep In Coma - minimal work", la composition la plus techno de l'album. Non, ne partez pas : Hirota est loin de céder à la facilité et propose, derrière l'enchaînement psychédélique de percussions lourdes et de nappes de synthétiseur pesantes, une ambiance étonnante... à la laquelle la voix de Kyôko Kishikawa contribue fortement. Là où elle peut être douce, dans "near death experience" par exemple, elle peut aussi adopter un ton bien plus agressif, proche d'un chant tribal. Et c'est cette voix, avec laquelle Hirota joue sans cesse à travers répétitions troublantes et superpositions hypnotisantes, qui donne toute sa puissance à l'arrangement. Pas de doute, tout ceci sent bon le Shadow Hearts.
Yoshitaka Hirota, "Ala Of Sacrum - Spirit Of The Air"
Mais l'ambiance la plus fabuleuse de n.d.e. attend l'auditeur en piste 6, dans une reprise du troisième épisode : "Ala Of Sacrum - Spirit Of The Air". Je crois que là, je vais être obligé de vous avouer que c'est le morceau qui m'a le plus époustouflé sur ce disque. En effet, il propose sans doute l'ambiance la plus forte. Tout comme "Sphere -qu-", il s'évade dans la nature, mais laisse cette fois-ci les petits oiseaux tranquilles au profit du bruit relaxant de l'eau d'un ruisseau. Vous savez, ce bruit doux, fluide, bien entendu liquide, qui a pour vertu principale d'apaiser l'esprit. Ah, apaiser l'esprit, c'est également ce que réussit à faire cette merveille : l'eau s'en va peu à peu, mais Hirota la remplace par de délicates percussions, rapidement accompagnées de quelques accords simples de guitare acoustique, d'effets électroniques discrets et d'une flûte au souffle paisible. Tout ceci s'envole en restant timide, avant que n'arrive la seconde partie du bijou, où la guitare électrique et la voix ensorcelante de Kyôko Kishikawa apportent une magie à la puissance difficile à décrire par les mots. C'est un de ces rares phénomènes d'envoûtement musical. On plâne quelque part. On ne sait pas trop où, mais tant que le bonheur est là...
Je pense, donc je suis
Au-delà de mes préférences personnelles discutables, le highlight de n.d.e. est sans nul doute la fameuse "The 3 Karma - Cogito, ergo sum", fusion originale de Hirota, Itô et Mitsuda dans un combat final mémorable. Repris ici par Hirota dans ce qui est selon lui sa forme la plus authentique, il offre trois styles fortement représentatifs de Shadow Hearts. Le début, écrit à l'origine par Hirota, est évidemment un concentré de rock industriel, ce style que le compositeur affectionne tant. Après une petite introduction bercée par la voix planante d'Akiko Shikata, le cocktail traditionnel se lance bien sûr : un violon touchant parfois au strident, des percussions rugueuses, quelques bruits de cloche, un brin d'orgue... parfois même, vous n'allez pas le croire, les chœurs mystérieux de Kyôko Kishikawa.
Yoshitaka Hirota, "The 3 Karma - Cogito, ergo sum"
Vient ensuite le passage composé par Kenji Itô, fort bien sûr d'inspirations plus orchestrales. Même si les percussions restent, l'ajout de cordes et la voix douce d'Akiko Shikata en font une envolée à la mélodie savoureuse, à mi-chemin entre héroïsme et inquiétude. Le bonheur est court, mais particulièrement intense. Bien plus en tout cas que dans la piste originale, où l'interprétation est plus discrète. Enfin, la dernière partie est celle écrite par Yasunori Mitsuda. Le compositeur avait choisi à l'origine de se plonger dans un style inspiré du rock progressif, pour un résultat assez particulier. Cette impression est renforcée dans la version arrangée, qui adopte bien sûr des voix parfois curieuses, ainsi qu'un peu de guitare acoustique et, surtout, du violon qui trahit l'arrangement de Hirota. C'est un peu moins prenant que les parties de ce dernier et d'Itô, mais l'ensemble forme un tout remarquable.
Pourquoi une référence ?
Une référence car nous tenons en un seul album ce qui fait la richesse et l'excellence du paysage musical de Shadow Hearts, un paysage fortement influencé par les inspirations rock et industrielles de Yoshitaka Hirota. Même s'il y a des musiques plus douces, plus typées jeu vidéo, l'ambiance de near death experience en fait une expérience unique dans l'univers de la VGM. Hirota et Yasunori Mitsuda, en particulier, ont adopté une posture tout à fait inhabituelle dans le monde orchestral du RPG japonais, mais elle est plus que jamais récompensée. Cet élan d'originalité est parfaitement retranscrit dans cet album arrangé, c'est pourquoi j'ai choisi d'en faire une référence et de vous en conseiller, ainsi, l'écoute. Même s'il y a dans les trois bandes originales de la série d'autres merveilles du même acabit ("ICARO" et ses reprises), n.d.e. reste exemplaire.
Expérience de mort imminente
Dès le premier épisode de la série Shadow Hearts (qui en compte 3), le compositeur Yoshitaka Hirota a affirmé un style très singulier et étonnant compte tenu de sa franche rupture avec les traditions orchestrales du genre RPG. Et il n'a guère eu besoin de la tutelle du célèbre Yasunori Mitsuda pour s'imposer. Les deux épisodes qui ont suivi n'ont fait qu'aider Hirota à affiner son approche musicale. L'album arrangé near death experience est sorti en 2005, en même temps que la bande originale du troisième opus (From the New World). On peut le considérer sans hésiter comme le meilleur condensé possible de ce qui fait la force de la saga : le style fantastique de Hirota, couplé à des interventions toujours très justes des autres musiciens qui y ont participé.
Les 11 pistes de n.d.e. sont toutes formidables. La seule qui est un peu faible en comparaison est la 9ème, "Grey Memories - Floating edit" (une composition de Shadow Hearts II, signée Kenji Itô), un peu hésitante malgré des passages flottants fidèles à l'esprit du jeu. Mais oublions ce petit point faible. Itô propose bien mieux en piste 4 avec "Never Ending Sadness - Pain edit", un morceau à la tristesse déchirante, emporté par la lente complainte ininterrompue du violon. La gravité qui en découle est presque bouleversante.
Tomoko Imoto, "Asian Parfait - Jasmine"
A côté de cette intervention glaciale, les arrangements de Tomoko Imoto sont bien plus chaleureux : "The Wheel Of Fortune - Fortuna", reprise de sa propre piste écrite pour le 3ème épisode, laisse la part belle à l'un des "instruments" les plus frappants de la série, à savoir les voix. Celle d'Akiko Shikata, en l'occurrence, enregistrée en plusieurs exemplaires pour former un chœur magnifique, ponctué d'une orchestration touchant à l'héroïque. La douceur de la mélodie en fait une pause agréable. L'autre reprise arrangée par Imoto, "Asian Parfait - Jasmine", reprend une composition enjouée de Hirota. Oubliant rapidement les cordes synthétiques un peu poussives qui ouvrent la piste, Imoto se lance dans une ballade à l'ocarina vraiment apaisante. Le thème de la nature, qui se glisse rarement dans les déchaînements industriels de Hirota, ajoute une touche rafraîchissante au disque.
L'échappée belle
n.d.e. commence avec la musique qui lui a donné son nom : "near death experience - Muddy Water edit". Composée et arrangée par Hirota, elle transforme le thème de combat du premier Shadow Hearts en une discrète chanson. Non pas que la musique est discrète, mais plutôt que la voix délicieuse de Kyôko Kishikawa ne triomphe pas des instruments. Dans une chanson normale, ce serait l'interprète qui ferait tout le spectacle. Là, non. La voix se mêle à merveille au reste, créant une piste rock plus ou moins douce, dans laquelle les guitares et la force du rythme reconstituent une ambiance pénétrante, assez éloignée des inspirations plus mystiques du thème d'origine.
Yasunori Mitsuda, "Astaroth - 8-minute note mix"
La deuxième piste, "Astaroth - 8-minute note mix", se place directement dans la continuité de la première, sauf que cette fois-ci, c'est Yasunori Mitsuda qui est aux commandes. Il se lance avec une ambiance plus paisible, toujours animée par de la guitare acoustique, ou plutôt du bouzouki, que Mitsuda en personne joue. Encore une fois, les voix ont un rôle prépondérant : le choeur féminin de Kyôko Kishikawa, à nouveau fabuleux, et une voix masculine indéterminée (sans doute issue d'une banque de son) offrant une inspiration orientale surprenante. Cette voix éclate lors du final, un passage envolé comme Mitsuda aime en donner. En conclusion, ce duo de tête est une vraie merveille.
Ambiance
Le mot décrit parfaitement la tonalité du plus grand nombre de pistes. Ici, c'est surtout Yoshitaka Hirota qui s'illustre dans ce qu'il sait faire de mieux : des pistes à l'intensité captivante. Mais Mitsuda a quand même son mot à dire, avec "Twilight Street - Ambient Remix", superbe reprise de SH2 qui porte d'ailleurs le mot magique dans son titre. Et en effet, remplaçant la guitare de la piste originale par du piano pour l'accompagnement, il se place dans une atmosphère plus douce, un brin mélancolique au départ, un peu plus enjouée par la suite lorsqu'il lui offre un rythme et des instruments plus chauds. Malgré l'arrangement, "Twilight Street" ne perd en aucun cas l'imagerie décrite dans son nom.
Yasunori Mitsuda, "Twilight Street - Ambient Remix"
Mais revenons à Hirota, qui est tout de même la star du CD. L'ambiance, il connaît. Et non seulement il connaît, mais il maîtrise aussi. Chose évidente lors de l'écoute de la dernière piste, "Sphere -qu- - Sacred Shrine edit", qui s'orne de bruitages naturels tels que le gazouilli des oiseaux ou le souffle de la brise. Ils sont rapidement rattrapés par de riches percussions, qu'elles soient sourdes ou métalliques, et un violon électrique qui, malgré son origine, s'accorde parfaitement de cette ambiance forestière. C'est peut-être le cri lointain d'un animal mythique, qui sait...
Le contraste est saisissant avec "Deep In Coma - minimal work", la composition la plus techno de l'album. Non, ne partez pas : Hirota est loin de céder à la facilité et propose, derrière l'enchaînement psychédélique de percussions lourdes et de nappes de synthétiseur pesantes, une ambiance étonnante... à la laquelle la voix de Kyôko Kishikawa contribue fortement. Là où elle peut être douce, dans "near death experience" par exemple, elle peut aussi adopter un ton bien plus agressif, proche d'un chant tribal. Et c'est cette voix, avec laquelle Hirota joue sans cesse à travers répétitions troublantes et superpositions hypnotisantes, qui donne toute sa puissance à l'arrangement. Pas de doute, tout ceci sent bon le Shadow Hearts.
Yoshitaka Hirota, "Ala Of Sacrum - Spirit Of The Air"
Mais l'ambiance la plus fabuleuse de n.d.e. attend l'auditeur en piste 6, dans une reprise du troisième épisode : "Ala Of Sacrum - Spirit Of The Air". Je crois que là, je vais être obligé de vous avouer que c'est le morceau qui m'a le plus époustouflé sur ce disque. En effet, il propose sans doute l'ambiance la plus forte. Tout comme "Sphere -qu-", il s'évade dans la nature, mais laisse cette fois-ci les petits oiseaux tranquilles au profit du bruit relaxant de l'eau d'un ruisseau. Vous savez, ce bruit doux, fluide, bien entendu liquide, qui a pour vertu principale d'apaiser l'esprit. Ah, apaiser l'esprit, c'est également ce que réussit à faire cette merveille : l'eau s'en va peu à peu, mais Hirota la remplace par de délicates percussions, rapidement accompagnées de quelques accords simples de guitare acoustique, d'effets électroniques discrets et d'une flûte au souffle paisible. Tout ceci s'envole en restant timide, avant que n'arrive la seconde partie du bijou, où la guitare électrique et la voix ensorcelante de Kyôko Kishikawa apportent une magie à la puissance difficile à décrire par les mots. C'est un de ces rares phénomènes d'envoûtement musical. On plâne quelque part. On ne sait pas trop où, mais tant que le bonheur est là...
Je pense, donc je suis
Au-delà de mes préférences personnelles discutables, le highlight de n.d.e. est sans nul doute la fameuse "The 3 Karma - Cogito, ergo sum", fusion originale de Hirota, Itô et Mitsuda dans un combat final mémorable. Repris ici par Hirota dans ce qui est selon lui sa forme la plus authentique, il offre trois styles fortement représentatifs de Shadow Hearts. Le début, écrit à l'origine par Hirota, est évidemment un concentré de rock industriel, ce style que le compositeur affectionne tant. Après une petite introduction bercée par la voix planante d'Akiko Shikata, le cocktail traditionnel se lance bien sûr : un violon touchant parfois au strident, des percussions rugueuses, quelques bruits de cloche, un brin d'orgue... parfois même, vous n'allez pas le croire, les chœurs mystérieux de Kyôko Kishikawa.
Yoshitaka Hirota, "The 3 Karma - Cogito, ergo sum"
Vient ensuite le passage composé par Kenji Itô, fort bien sûr d'inspirations plus orchestrales. Même si les percussions restent, l'ajout de cordes et la voix douce d'Akiko Shikata en font une envolée à la mélodie savoureuse, à mi-chemin entre héroïsme et inquiétude. Le bonheur est court, mais particulièrement intense. Bien plus en tout cas que dans la piste originale, où l'interprétation est plus discrète. Enfin, la dernière partie est celle écrite par Yasunori Mitsuda. Le compositeur avait choisi à l'origine de se plonger dans un style inspiré du rock progressif, pour un résultat assez particulier. Cette impression est renforcée dans la version arrangée, qui adopte bien sûr des voix parfois curieuses, ainsi qu'un peu de guitare acoustique et, surtout, du violon qui trahit l'arrangement de Hirota. C'est un peu moins prenant que les parties de ce dernier et d'Itô, mais l'ensemble forme un tout remarquable.
Pourquoi une référence ?
Une référence car nous tenons en un seul album ce qui fait la richesse et l'excellence du paysage musical de Shadow Hearts, un paysage fortement influencé par les inspirations rock et industrielles de Yoshitaka Hirota. Même s'il y a des musiques plus douces, plus typées jeu vidéo, l'ambiance de near death experience en fait une expérience unique dans l'univers de la VGM. Hirota et Yasunori Mitsuda, en particulier, ont adopté une posture tout à fait inhabituelle dans le monde orchestral du RPG japonais, mais elle est plus que jamais récompensée. Cet élan d'originalité est parfaitement retranscrit dans cet album arrangé, c'est pourquoi j'ai choisi d'en faire une référence et de vous en conseiller, ainsi, l'écoute. Même s'il y a dans les trois bandes originales de la série d'autres merveilles du même acabit ("ICARO" et ses reprises), n.d.e. reste exemplaire.
6 commentaires:
Tres intéréssante cette série d'articles " Reference " ! Je vais d'ailleur me procurer Dear Death Experience :)
J'attends avec impatience la suite! =)
J'en n'attendais pas moins d'un afficionados comme toi.
nde est du pur bonheur, et Hirota mérite amplement son succès fulgurant ;)
J'espère que Hirota va trouver de nouveaux projets à sa mesure ! Sa prestation solo avec "Kinema in the Hole" était très particulière mais fort appréciable.
J'ai déjà en tête quelques unes des prochaines références. J'avais peur que pour n.d.e. ce soit un peu mes goûts personnels mais avec les prochains je sais que ce sont des références unanimes !
Merci de votre soutien !
Tes articles et critiques sont toujours aussi prenants. Bonne continuation !
Bravo pour ton travail Kuja.
C'est de qualité comme d'habitude.
Pour ceux que ça intéresse, cela fait plusieurs mois que je travail sur la création du premier Fansite au monde sur Hirota.
Nous travaillons tous les deux car en dehors de son blog, et le site de son studio peu complet, il souhaiterait avoir son propre site web, et m'envoit donc beaucoup d'informations.
Le projet est de le réaliser tout d'abord en français, puis dans un futur proche en Anglais.
Le problème étant qu'Hirota parle à peine anglais.
Il est à l'heure actuelle en train d'écrire un "Essaie" pour le site.
Voilà, si certains sont intéressés, toute aide est la bienvenue, et le site est déjà bien avancé.
shiriux@hotmail.com
Thank you for writing thiss
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